Rapport ARS Bretagne
- D-marche
- 4 mars
- 3 min de lecture
En 2001, le Programme National Nutrition Santé (PNNS) lance le slogan :
« manger, bouger ».
Vingt-cinq ans plus tard, cette injonction est toujours d’actualité : rendre moins sédentaires les personnes atteintes d’une maladie chronique, souvent isolées.
L’ARS (Agence Régionale de Santé) Bretagne, considérant le programme D-marche comme réel outil de santé et de thérapie non médicamenteuse, a facilité son déploiement en collaboration étroite avec le réseau ASALEE (Action de Santé Libérale En Equipe).
Mais qu’en est-il concrètement de son impact sur les bénéficiaires, leur état de santé et leur consommation de soins ?
Ce rapport, jalonné de mises en perspective des plus révélatrices, après avoir explicité le contexte de l’évaluation, sa méthodologie, sa mise en œuvre et son fonctionnement, indique les effets et les impacts du dispositif D-marche sur les bénéficiaires bretons, ainsi que la plus-value du partenariat avec les infirmières ASALEE.
Celles-ci ont un rôle essentiel malgré les difficultés inhérentes à leur charge de travail importante, à quelques problèmes de communication, de logistique, mais aussi à l’illectronisme de certains. Véritable articulation entre le médecin et les patients ainsi qu’avec les formateurs, elles assoient la crédibilité du programme, ce, durant tout le parcours. En outre, à l’issue de celui-ci, la possibilité est offerte aux bénéficiaires d’être suivis et orientés vers d’autres dispositifs, grâce aux infirmières.
Tant pour elles que pour les participants, la dimension collective initialement ignorée est devenue une source de motivation essentielle : elle permet de créer du lien social et de lutter contre l’isolement. Parfois, une « communauté » de D-marcheurs s’est créée.
Malgré quelques difficultés, notamment liées à la fracture numérique, les bénéficiaires témoignent que l’intervention des infirmières ASALEE, les formateurs D-marche, la dimension collective lorsqu’elle existe, la plate-forme et la mobilisation du podomètre ont constitué des sources effectives d’accompagnement à la motivation.
En effet, une des caractéristiques spécifiques de D-marche est l’utilisation d’un podomètre. Offert aux bénéficiaires lors de la session, il permet tant aux D-marcheurs qu’aux professionnels une analyse et un suivi plus concret de la marche quotidienne et de la progression réalisée. Il donne aux participants la possibilité de se remotiver, donc de tenir leurs objectifs et de rester dans le concret.
En prenant conscience des méfaits de la sédentarité et des bienfaits de la marche de tous les jours, certains participants considèrent que le programme est bénéfique non seulement pour le corps et l’esprit, mais aussi pour leur vie dans sa globalité. Cette remise en mouvement agit aussi positivement sur le sommeil, l’alimentation, l’état de santé, le bien-être général.
D’un point de vue sanitaire, le partenariat avec les infirmières ASALEE est la force du programme, ce, à différents niveaux :
à l’entrée du programme : l’articulation entre médecins et infirmières assurent une crédibilité, notamment pour les bénéficiaires ;
pendant le programme : grâce aux infirmières, du fait de leur rôle d’éducation thérapeutique et de leurs connaissances en amont des participants, ceux-ci s’engagent davantage sur la durée. Le rôle des infirmières, de par leur complémentarité et leur savoir paramédical, est aussi facilitant pour les formateurs de D-marche ;
à l’issue du programme : selon la disponibilité des infirmières, les bénéficiaires peuvent être suivis et/ou orientés vers d’autres dispositifs. Cette spécificité est particulièrement prégnante dans le dispositif breton.
Toutefois il faut envisager les suites de ce programme dans un horizon plus lointain afin d’éviter « l’essoufflement de la motivation ».
Pour ce faire, différents leviers sont à activer :
mieux organiser la communication relative au programme D-marche, surtout auprès des infirmières ASALEE ;
revoir la charge administrative et l’investissement en temps demandés aux infirmières ;
trouver un partenariat pour l’apprentissage numérique afin d’aider les bénéficiaires en situation d’illectronisme.
En conclusion, le programme D-marche, développé avec le réseau ASALEE, répond aux besoins de la population des malades chroniques.
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